published on
TABLE RONDE DE REMISE DU PRIX SUMMER 2023
Kaouther Adimi, Carole Fives, Maria Larrea, Jean-Baptiste Maudet & Anthony Passeron
Rencontre modérée par Yann Nicol
C’est l’heure de la remise du Prix Summer 2023 ! Quel sera le livre qui succèdera au premier roman de Marie Vingtras, Blizzard, primé en 2022 ? De la fresque historique de Kaouther Adimi, qui explore l’histoire algérienne à travers le destin de trois personnages pris dans son tourbillon, à l’enquête familiale et sociétale d’Anthony Passeron autour d’un oncle disparu trop tôt au moment de l’épidémie du sida, en passant par le jeu de piste littéraire et psychologique de Carole Fives sur la figure d’une écrivaine en panne d’inspiration, mais aussi le récit de voyage – à la fois géographique et intérieur – de l’héroïne de Jean-Baptiste Maudet ou le roman autobiographique (et mythologique) de Maria Larrea au sujet de ses parents espagnols exilés en France, ce sont autant de variations romanesques qui offrent une réflexion commune sur les liens entre le réel et la fiction, la vérité et l’invention, l’écriture et la vie. Et qui dessinent, chacun à leur façon, un endroit où vivre.
Un endroit où vivre, un thème inspiré de l’ouvrage incontournable de Georges Perec, Espèces d’espaces, dans lequel on trouve notamment cette phrase magnifique : « Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner ».
Tous les espaces – réels et symboliques – explorés par les écrivains, les artistes et les intellectuels invités au festival cette année posent irrémédiablement la question de notre place dans le monde : celle où l’on naît, celle à laquelle nous sommes assignés, celle que l’on tente de conquérir, celle que l’on gagne – et celle que l’on perd. La quête d’un endroit où vivre passe bien sûr par la dimension géographique et écologique, le lien à la planète, à l’habitabilité du monde de demain. Mais elle relève aussi d’une interrogation plus intime, dans le rapport des individus à la famille, à la société, à l’histoire, à la langue, à l’époque. Elle interroge les exils, les déplacements, les émancipations, les appartenances, les identités multiples et les nouveaux espaces virtuels, autant qu’une dimension plus philosophique – le bonheur, les utopies, les croyances, la mémoire, la liberté… Avec une cinquantaine d’invités – romanciers, poètes, illustrateurs, musiciens, philosophes, historiens, comédiens… – la FDLB vous propose d’explorer ce thème aux mille facettes, avec l’idée que la littérature et la création artistique en général constituent par leur nature même un ultime refuge, un endroit où vivre.