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Un podcast afrofeministe sur la culture du hip hop.
00min à 8min C’est quoi pour toi être une femme noire / Intro
8min à 17min L’Histoire du rap / Analyse / Femmes noires dans le rap depuis le début du mouvement (USA /FR)
17min à 31min : Interview Liza Monet
31min à 50min : Interview Juste Shani
50min : Interview Assa Traoré
Ce podcast sur les femmes noires, créé par des femmes noires, est né de l'idée, complètement folle, de Nathalie, Camille, Romane et Anna, les 4 génitrices de "Permis de sortir" une web radio de 24h, éphémère, militante et culturelle, née après seulement deux semaines de gestation. Elles nous ont donné carte blanche, et c'est ainsi que l'idée de traiter de l'invisibilisation des femmes noires dans le rap s'est imposée.
Etre une femme noire ne résulte pas d'un choix : cette identité nous est imposée par notre société raciste et sexiste. Le genre et la race sont deux constructions sociales déshumanisantes, conduisant irrémédiablement à l'essentialisation : être essentialisé.e, c'est être réduit.e aux données précitées, derrière lesquelles s'efface notre humanité.
Etre une femme consiste à être silenciée par le patriarcat : cette affirmation n'est aujourd'hui plus remise en cause.
Etre noir.e résulte d'un long processus historique, débutant au XV ème siècle et ayant toujours cours aujourd'hui : en France, l'idée selon laquelle nous vivons dans une société profondément raciste a encore du mal à être intégrée par les acteurs et les actrices de ce système discriminant et avilissant, à savoir, les blanc.he.s.
Etre une femme noire revient à être enfermée dans deux cages, c'est, en quelque sorte, une double dépossession de notre identité. De fait, plutôt que de vous offrir une seule et même définition réductrice de la femme noire, nous vous invitons à écouter Céline, Coraline, Caro, Camille, Mona, Candice, et nos voix.
Ce podcast vise à démontrer, au travers de la genèse du rap, un mouvement issu de la culture afro-américaine, qui a essaimé dans les quartiers dits "sensibles" en France, principalement peuplés par des personnes racisées, qu'une fois de plus, les noir.e.s ont été invisibilisé.e.s. Ce courant musical est désormais majoritairement blanc, et pour cause : le rap est devenu une véritable industrie, alors même qu'initialement il visait à lutter artistiquement contre ce système profondément injuste.
Le capitalisme puisant ses sources dans le racisme et le colonialisme, il n'est pas étonnant qu'en ayant mis le grappin sur le rap, ce courant artistique reproduise les mécanismes de domination qu'il entendait dénoncer initialement : les dominé.e.s ont été dépossédé.e.s de leur hégémonie par les dominant.e.s.
Bref, vous l'aurez compris, le rap n'est pas plus sexiste, ni plus raciste qu'un autre courant musical, il l'est tout autant que la société.
Nous parlerons donc d'afroféminisme, avec Liza Monet, une rapeuse avant-gardiste et combative comme ça n'est pas permis : cela fait dix ans qu'elle persévère dans un milieu refusant de lui faire une place #TOUTPOURLIZA.
Comme vous pourrez l'entendre, au travers de la voix de la rapeuse Juste Shani "être noire c'est pas à la mode", alors même que les blanc.he.s se réapproprient les codes de la black culture (black fishing : https://www.youtube.com/watch?v=Oia7FMzUk1c). Nous peinons à comprendre pourquoi une rapeuse aussi talentueuse n'est pas encore en tête des charts.
Enfin, nous ferons le lien entre l'invisibilisation des femmes noires dans le rap, et son corollaire : l'invisibilisation des femmes noires au sein des banlieues avec Assa Traoré, que nous avons eu l'honneur d'interviewer. Elle vous parlera de son combat, celui qui vise à faire reconnaitre à l'Etat français, qu'il est responsable de l'homicide de son frère, Adama, tué par la police républicaine profondément raciste.
Toutes les voix que vous entendrez sont précieuses : relayez leurs paroles.
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