Aurélien Belle
Charleroi
Aurélien Belle est un auteur-compositeur interprète belge au style surréaliste, humoristique et délirant où perce néanmoins une infinie mélancolie. Rire…jaune, humour…noir, rouge…passion : en gros, le drapeau de la Belgique. Par ses chansons, il propose un kaléidoscope musical et poétique fait de collage, de flashs, de couleurs, comme une sublimation par l’autodérision de la banalité des jours. Le ton peut paraître grave à première vue mais c’est trompeur ! Chez lui, le sérieux ne dure jamais bien longtemps car il est vite rattrapé par une pirouette facétieuse. Aurélien Belle est également un pianiste d’une virtuosité intuitive et indisciplinée, loin des conventions musicales classiques. Mais c’est avant tout un personnage. Un personnage décalé, faussement classique, un hyper-sensible caché derrière ses allures de pantin désarticulé, aux confins du jeu de clown et de la maladresse. Car comme bon nombre d’artistes, c’est sur scène qu’il révèle le mieux son univers. Ses chansons sont pour la plupart autobiographiques et s’inspirent de la vie de tous les jours. La description d’un quotidien très peu porté sur l’exotisme : le ring de Bruxelles, les aires de repos sur les autoroutes, les routes nationales à la tombée de la nuit (La star du ring, Rien à signaler, Vilvorde…), les parkings de supermarchés, les complexes commerciaux où naissent parfois d’improbables amours (Gente dame). Son œuvre fleure bon les souvenirs qui laissent des traces, la solitude, les histoires d’amours qui ne commencent pas, la nostalgie du passé, les gens qu’on ne voit plus (La fille de Mons-Hainaut, Le vieux noir) et l’attente des jours meilleurs (Where and when). La vie est en transition permanente, jamais rien ne peut durer, voilà comment on pourrait résumer son versant mélancolique. Mais il y a aussi la révolte, qu’elle soit métaphysique (Le bénéfice du recul) ou sociale : la rage, l’indignation face à un monde d’incompréhension, face à la difficulté de s’insérer, de se valoriser quand on ne rentre pas dans les cases préétablies de la société et de ses conventions (Saint Mi, Je bosse dans le culturel, Toutes proportions gardées, Comme un chien, Le fou du roi). De plus, les chansons d’Aurélien Belle peuvent être comprises comme le reflet de la société post-moderne : celle de l’indifférenciation, du « no man’s land » où le vrai et le faux, le blanc et le noir, l’ancien et le nouveau, la ville et la campagne, cessent de constituer des entités contradictoires (Le maire est déjà vieux, Menthe la jolie, Les glaces au mazout, le minigolf désaffecté). En dépit de certaines apparences, peut-être ses textes ne sont-ils pas si éloignés de l’atmosphère lynchienne ou de Matrix. En tout cas, ils sont résolument du côté de chez Magritte, Dali et Eluard avec cet onirisme des espaces où les objets les plus hétérogènes et insolites se côtoient en toute liberté (Les madeleines molles). Un autre trait marquant de Aurélien Belle sur scène est son sens inné du décalage parodique : imaginez-le lire un syllabus d’économie sur une musique de blues (A Wall Street cet été), chanter Moi Lolita de Alizée ou Libertine de Mylène Farmer avec une voix de baryton lyrique ou jouer Il était un petit navire au piano façon Ars musica ! Outre sa pratique régulière de la scène et de la chanson, Aurélien Belle est également auteur de plus de 80 récits et nouvelles et d’une dizaine de films vidéos.
Aurélien Belle’s tracks
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