Échap Esc
Paris
Electro, Synthwave & Archives
postexotisme.echap@gmail.com
PROJET "ÉCHAP"
On se trouve dans les années 90. Échap gagne son argent de poche en aidant sa mère ouvrière à assembler des composants électriques. Il termine son lycée. L’atelier est à la maison. La paye est au rendement. La machine de sertissage est dans la cave. C’est exiguë, il fait froid. L’air est saturé de particules cuivrées, les gestes sont mécaniques. Pour passer le temps, une télé à tube cathodique déverse son flot d’images de mauvaise qualité.
Les voix résonnent, se déforment au contact de l’architecture précaire de la pièce. Les paroles sont entrecoupées par les bruits du compresseur et la saturation de la visseuse. De l’autre côté de la porte, la colère gronde. Depuis le licenciement de son père par l’entreprise locale de bâtiment, rien ne va plus. La cellule familiale implose. Dans des moments d’épuisement, alors que son corps est devenu une machine comme une autre, l’esprit abruti d’Échap se laisse porter par l’agencement sonore. Du chaos ambiant, des bouts de partitions se déposent anarchiquement dans sa mémoire.
Des années plus tard, durant ses études, il en retrouvera les échos dans des musiques aussi diverses que l’électro, le free jazz, le punk ou la musique contemporaine. Dans des espaces aussi éclectiques que les free party, les squats ou des temples religieux à l’autre bout du monde. Mais à ce stade, son projet musical est en latence. Il a besoin de se confronter au réel. Échap enchaîne les expériences : sociales, culturelles et humanitaires. Il travaille en tant qu’enseignant dans un quartier populaire, il réalise des films documentaires sur des thèmes engagés (migration, féminisme, etc.)
Quelle que soit les milieux traversés, les personnes rencontrées, il ressent les mêmes sentiments d’injustice, les mêmes difficultés sociales, les mêmes discriminations, le même besoin de révolte contre les systèmes politiques et économiques qui nous gouvernent. Il veut s’en faire le témoin, mettre en musique cette colère et agencer ces fragments de partition qui saturent sa mémoire. Il s’entoure de machines, de pads et de potentiomètre et commence à assembler ses propres pièces sonores.
Le projet « Échap » est né.
Échap’s tracks
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