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DANS LA MARGE
Grégoire Bouillier & Philippe Jaenada
Rencontre modérée par Christine Ferniot
Dans "Sans preuve et sans aveu", Philippe Jaenada s’interroge sur le sort fait à
un homme jugé puis incarcéré sans preuve dans une affaire de meurtre, dans
laquelle l’auteur, toujours prêt à mener l’enquête, va plonger pour tenter de faire émerger la vérité. C’est à un autre type d’investigation que se livre Grégoire Bouillier pour tenter de comprendre pourquoi une certaine Marcelle Pichon, mannequin dans les années 50, s’est laissée mourir de faim et a consigné un journal d’agonie. Deux œuvres qui tentent de cerner comment on bascule du monde des vivants à celui des reclus ou des indésirables, entre présumés bourreaux et victimes.
Un endroit où vivre, un thème inspiré de l’ouvrage incontournable de Georges Perec, Espèces d’espaces, dans lequel on trouve notamment cette phrase magnifique : « Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner ».
Tous les espaces – réels et symboliques – explorés par les écrivains, les artistes et les intellectuels invités au festival cette année posent irrémédiablement la question de notre place dans le monde : celle où l’on naît, celle à laquelle nous sommes assignés, celle que l’on tente de conquérir, celle que l’on gagne – et celle que l’on perd. La quête d’un endroit où vivre passe bien sûr par la dimension géographique et écologique, le lien à la planète, à l’habitabilité du monde de demain. Mais elle relève aussi d’une interrogation plus intime, dans le rapport des individus à la famille, à la société, à l’histoire, à la langue, à l’époque. Elle interroge les exils, les déplacements, les émancipations, les appartenances, les identités multiples et les nouveaux espaces virtuels, autant qu’une dimension plus philosophique – le bonheur, les utopies, les croyances, la mémoire, la liberté… Avec une cinquantaine d’invités – romanciers, poètes, illustrateurs, musiciens, philosophes, historiens, comédiens… – la FDLB vous propose d’explorer ce thème aux mille facettes, avec l’idée que la littérature et la création artistique en général constituent par leur nature même un ultime refuge, un endroit où vivre.